Selon le dernier rapport de S.O.S FAIM, la Belgique exporte des milliers de pesticides interdits vers les pays du Sud global chaque année. La plupart d’entre eux se situent en Afrique. Pourtant, l’usage de ces pesticides sont interdits sur son propre territoire. Il s’agit bien évidemment, des pesticides interdits en Europe, en raison de leur toxicité avérée pour la santé et l’environnement. Cela dit, la Belgique agit dans une incohérence totale, car elle autorise des produits qu’elle ne veut pas chez elle.
La législation européenne protège les Européens en interdisant les pesticides les plus dangereux (cancérigènes, mutagènes, reproductifs et endocriniens). Cependant, elle autorise toujours la production, le stockage et l’export de ces mêmes produits. C’est ce que révèle le rapport de S.O.S FAIM, une ONG de développement qui lutte contre la faim et la pauvreté en Afrique et en Amérique latin en soutenant l’agriculture paysanne. Nous vous en faisons le décryptage.
Un commerce immoral et mortel
En 2018, l’Union européenne a ainsi exporté plus de 81 000 tonnes de pesticides interdits. Et ce commerce toxique rapporte gros. Par exemple, en 2018, l’UE a vendu pour plus de 584 millions d’euros de pesticides interdits aux pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). En 2020, la Belgique était le premier exportateur européen de néonicotinoïdes interdits. Ce sont des pesticides extrêmement toxiques pour les abeilles et la biodiversité. Ils sont produits à Seneffe en Wallonie. Peut-on lire dans ce rapport.
Dans quels aliments trouve-t-on les pesticides ?
Il faut savoir que, 74 pesticides dangereux interdits retrouvés dans nos fruits et légumes. Jusqu’à 8 pesticides interdits sont retrouvés dans plus de 50% des sachets de thé. En 2020, la Belgique a produit et exporté plus de 4 000 tonnes de pesticides interdits. Des traces de ces pesticides sont ensuite retrouvés dans notre alimentation et dans l’environnement.
Un commerce contraire aux droits fondamentaux
Les Rapporteurs spéciaux des Nations unies pour le droit à l’alimentation et sur les substances toxiques ont clairement affirmé que « le fait d’exposer la population d’autres pays à des toxines dont il est avéré qu’elles provoquent de graves problèmes de santé et peuvent même entraîner la mort, constitue de toute évidence une violation des droits de l’homme ». C’est pourquoi ils demandent aux États de mettre fin à cette pratique du deux poids deux mesures et d’adopter un traité global contraignant sur les pesticides dangereux.
Les agriculteurs sont les premières victimes des pesticides
A en croire ce rapport, les travailleurs agricoles sont ainsi exposés à la maladie de Parkinson, les cancers, les troubles respiratoires ou cognitifs. Il y a également la perturbation du système endocrinien, etc. Dans les pays moins avancés, 99% des décès dus aux pesticides ont lieu. Et les autorités sur place ne sont pas en capacité de prendre la mesure du problème.
Au niveau social, l’usage des pesticides nuit à l’autonomie des paysans. Car le manque d’alternatives conduit les paysans dans une spirale de dépendance aux pesticides afin de s’assurer une récolte et des revenus. Cette spirale enrichit l’industrie des pesticides et renforce la précarité économique des paysans.
Pour mettre fin à cette injustice, signez cette pétition.