Françoise LUKADI MATALA, la productrice des Mpose

Françoise LUKADI MATALA est Ingénieur agronome, Présidente et Chercheur à Farms For Orphans. Pour elle, l’entrepreneuriat dans le secteur d’élevage, d’agriculture et d’agro-transformation regorge beaucoup d’opportunités en RDC. Mais les défis sont énormes dans un pays où vous ne bénéficiez pas de subvention ni soutien de l’état. Voici son parcours et son histoire avec les Mpose.

Avant d’aller plus loin, notez que Farms For Orphans est une structure qui met en place des techniques d’élevage des insectes comestibles qui répondent à la foi au problème d’insécurité alimentaire, à la protection de l’environnement et au problème de gestion responsable des déchets.

Les Mpose et Françoise, une histoire qui date de 2017

Il sied de préciser que la création de Farms For Orphans n’est pas l’initiative de Françoise. Au départ, c’était une initiative américaine pour accompagner les orphelinats de la RDC depuis 2017. Et c’est seulement en 2022 qu’elle a rejoint l’initiative avec un contrat de recherche. Notamment, pour mettre en place un protocole de production des insectes comestibles. Le choix s’est porté sur les Mpose, mais il y aura d’autres espèces à l’avenir.

“Les Mpose et moi c’est une histoire qui date de 2017 à la Faculté des sciences agronomiques de l’UPN où j’ai effectué mon travail de fin de cycle sur leur reproduction et acceptation auprès des ménages. C’est en 2023 que Farms For Orphans a été légué à la RDC et j’en ai hérité la présidence et la direction”, dit-elle.

Le début n’était pas facile

Pour partir d’un travail de fin de cycle à une solution alimentaire dans un pays comme le nôtre, il y a énormément de sacrifice à faire. C’est ce qu’a affirmé Françoise : “Les grandes difficultés restent l’obtention des géniteurs en grande quantité et la maitrise du cycle de production des géniteurs sauvages. Mais il y a aussi les conditions climatiques critiques pendant la saison sèche”.

Que fait exactement Farms For Orphans ?

Farms For Orphans a trois composantes. D’abord, il y a la composante recherche qui met en place des protocoles et fait des études avant de donner à la composante production. C’est seulement après la composante action caritative entre en jeu. Cette dernière s’occupe de répertorier les orphelinats pour établir un programme de visite et distribution des larves. Farms For Orphans a un comité de direction et une équipe fonctionnelle.

“Farms For Orphans est une école de maturité scientifique pour moi. Je n’ai pas eu la chance d’être retenu assistante à la faculté pour des raisons que je préfère taire. Mais travailler comme chercheur est un rêve pour moi et cela me permet d’améliorer mon savoir chaque jour,” confie Françoise.

Faible production par rapport à la demande

A en croire Françoise, la production reste faible face à la demande. Par conséquent, l’augmentation de la production reste une question d’actualité. Cependant, les moyens restent un grand obstacle quant à ce. Malgré tout, elle reste focus sur ses objectifs et avance avec ce qu’elle possède.

“Je me dis qu’à ce stade, je ne peux pas encore parler de grande réussite. Les défis sont nombreux. Mais ma plus grande satisfaction si je peux le dire reste d’avoir trouvé une réponse à la question de comment produire après plusieurs interactions et échanges avec les pays où ça marche déjà et avoir adapté les choses selon les conditions et les ressources localement disponibles, déclare Françoise.

Pour Françoise Lukadi, le plus important c’est d’aimer ce que l’ont fait et être regardant sur les détails. “Les gens peuvent vous décourager. Les plus rusés peuvent voler même vos idées. Il n’y a rien de facile, mais avec un peu de persévérance on réussit à se distinguer dans la masse et avoir le mérite de ce pourquoi on a souffert, va-t-elle conclure.