Le manioc seul n’est pas très nutritif pour couvrir les besoins alimentaires. Il peut servir de base dans la fabrication des pains parce qu’il apporte de l’amidon et du sucre. Mais il faut ajouter d’autres céréales riches en vitamines, protéines et lipides. C’est ce qu’a soulevé la pédiatre nutritionniste œuvrant aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, Adolphine Nkuadiolandu lors d’une interview accordée au média en ligne Actualité.cd.
Pour Adolphine Nkuadiolandu, la fabrication de pain à base de farine de manioc est désavantageuse. Surtout s’il n’y a pas mélange avec d’autres céréales riches en vitamines, protéines et lipides.
“Il est nécessaire de formater le manioc à l’aide des bactéries spéciales, durant le processus de fabrication de pain. Cela, pour obtenir une farine pauvre en cyanure afin de prévenir certaines maladies comme le Konzo. D’où l’importance de diversifier des céréales dans ce processus. Le pain à base du manioc seulement n’est pas du tout avantageux pour la croissance d’un être humain“, dit-elle.
Renforcement de l’économie nationale
Néanmoins, la nutritionniste est d’avis que l’initiative constitue un avantage en termes de renforcement de l’économie nationale. Voire même pour la création d’emplois et l’appui aux producteurs locaux pour accéder au marché national et international. Ceci va aider le ministère de l’industrie et les minoteries opérant en RDC de ne plus dépendre des importations. Pour rappel, selon le ministère de l’Industrie et minoteries, annuellement la RDC importe en moyenne 500 000 tonnes de blé par an. Une dépense qui revient à près de 3 millions de dollars américains par année.
La promotion de la farine panifiable
Notons que le gouvernement travaille sur un projet qui pourrait booster significativement la filière manioc. Il s’agit du projet de structuration et de modélisation de la filière manioc à travers la promotion de la farine panifiable. Ledit projet est piloté par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku depuis l’année dernière.
A en croire les autorités congolaises, la matérialisation de ce projet peut réduire le taux d’importation de blé sur les marchés. Et l’incorporation de 10% de la farine de manioc réduirait en moyenne 5 $ de dépenses sur chaque sac de farine de blé. Sans compter les revenus transférés aux producteurs de manioc, aux transporteurs et autres acteurs locaux impliqués dans la chaîne de valeur manioc.