Jeune entrepreneur, chercheur et expert dans la production végétale durable, Robert Ekutsu Ebwa est CEO d’Agri monde sans faim, AMF en sigle. Pour lui, l’entrepreneuriat dans le secteur de l’élevage et de l’agriculture en RDC présente à la fois des opportunités et des défis. De plus, il y a un intérêt croissant des jeunes pour l’agrobusiness et l’agriculture. Sans doute, la RDC dispose d’un potentiel agronomique exceptionnel. Surtout avec une superficie de terres agricoles inégalée en Afrique, capable de nourrir 2 milliards de personnes.
Très souvent, nous déplorons le fait que seulement moins de 10% de ces terres arables sont actuellement exploitées en RDC. Par conséquent, il y a un énorme potentiel inexploité dans le secteur agricole. Heureusement que les jeunes entrepreneurs s’intéressent de plus en plus à l’agrobusiness. C’est le cas de Robert Ekutsu Ebwa, l’initiateur d’Agri monde sans faim, qui a retenu notre attention.
Rober Ekutsu rêve d’une génération sans faim
“L’initiative m’est apparue sur le banc de l’Université en G1. J’ai fait la science agronomique à l’université de Kinshasa. J’avais pris part à une conférence alimentaire qui rappelait la superficie en hectares de terres arables que le Congo renferme, alors que sa population meurt de faim. C’est ainsi que j’ai résolu de créer Agri monde sans faim. Entre autres, pour conscientiser, innover et accompagner ceux qui se lancent dans ce secteur” dit-il.
Comme toujours, le début n’était pas non plus facile pour lui. De manière générale, entreprendre n’est pas chose aisée dans notre pays. C’est encore plus difficile quand on veut entreprendre dans le secteur agricole. “J’ai connu des échecs énormes et plusieurs obstacles. Parmi les obstacles rencontrés, je peux citer le moyen financier, les routes pour évacuer nos produits et certains équipements techniques adéquats,” va-t-il ajouter.
Les activités d’agri monde sans faim
Agri monde sans faim établit des plannings d’activités pour différents projets élaborés, et dispose d’une équipe restreinte. Cette dernière s’occupe de l’exécution des projets, sous la coordination de son CEO. Concrètement, Agri monde sans faim travaille la terre, produit des aliments, et accompagne les jeunes et les femmes maraichères. Le but est de pérenniser sa vision, à savoir, combattre l’insécurité alimentaire et bâtir une génération faim zéro.
“Agri monde sans faim (AMF) m’a apporté une très grande notion sur la conservation de nos forêts. Mais également, la valorisation du secteur agricole qui est la clé de développement durable d’un pays. J’ai été plusieurs fois nominé dans les catégories Mosala Awards parmi les meilleurs jeunes entrepreneurs agricoles en RDC, dont j’ai eu plusieurs trophées. Aussi, je figure parmi les experts environnementaux et plus d’une fois certifié par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable IFDD de l’Université Senghor, affirme Rober Ekutsu.
Les défis de l’entreprenariat dans le secteur agricole
L’un des défis majeurs auquel sont confrontés les entrepreneurs agricoles est l’accès à la terre. Cela semble paradoxale vu la disponibilité de plus de 800 millions d’hectares de terres arables en RDC. Cependant, certains hommes d’affaires s’accaparent ces terres sans les exploiter. Sans compter les difficultés d’accès au financement, la gestion des risques, la commercialisation des produits agricoles et la gestion des ressources. Mais il y a aussi la concurrence des autres acteurs et le système de taxation.
Néanmoins, l’entrepreneuriat dans le secteur de l’élevage et de l’agriculture en RDC présente des opportunités importantes. “Ma plus grande réussite s’articule autour de la production, ce qui m’a permis de convaincre plusieurs jeunes à se lancer dans ce domaine. Ma grande satisfaction est d’avoir réussi à imposer ma marque unique. Je suis sur le chemin de la réussite car aujourd’hui AMF se retrouve dans la liste des entreprises vertes de grande envergure,” estime Robert Ekutsu.
Robert Ekutsu invite les jeunes à se lancer dans l’agriculture, la pêche et l’élevage
Pour Robert Ekutsu, il est temps que la jeunesse se lance dans l’agriculture, la pêche et l’élevage pour éradiquer la faim et bâtir une génération faim zéro. C’est le seul moyen d’octroyer à l’avenir de demain l’indépendance du ventre. “Sur base de mon expérience sur terrain, je crois fermement que le développement agricole durable peut contribuer à la réduction de la pauvreté, à la création d’emplois et à la stabilité économique de notre pays, va-t-conclure.
En somme, il est essentiel que le gouvernement accorde une attention particulière au secteur agricole. Pas dans les discours, mais en investissant dans des infrastructures agricoles. Et en facilitant l’accès aux financements. Il est également important de promouvoir la formation et la recherche agricole. Et bien sûr soutenir les petits agriculteurs et les entreprises agricoles.