Contrairement aux rumeurs persistantes selon lesquelles certains maraîchers laveraient les légumes dans des eaux insalubres des caniveaux, une descente sur le terrain a été effectuée dans la commune de Kisenso, quartier Gare/Rifflart, a permis de lever le voile sur le véritable circuit de ces produits verts avant leur exposition sur les marchés.
Notre reporter d’agrimedia .cd s’est rendu auprès des maraîchers locaux pour observer de près le processus de préparation des légumes destinés aux consommateurs. Après leur récolte, ces derniers prennent la direction de la rivière N’djili (plus précisément du côté de Lemba Imbu), un site régulièrement fréquenté pour le nettoyage. Sur place, des groupes de maraîchers, paniers et bassines à la main, plongent les légumes dans les eaux de la rivière pour les débarrasser de la terre et des impuretés accumulées au champ. Le lavage se fait avec soin, les feuilles sont triées et rincées plusieurs fois avant d’être soigneusement rangées.
« Nous venons ici chaque matin pour bien laver nos légumes. Il est hors de question pour nous d’utiliser l’eau sale des caniveaux, car nous savons que nos clients se soucient de leur santé», a témoigné Maman Pauline Kanza, maraîchère rencontrée à Lemba Imbu.
Une fois cette étape franchie, les légumes prennent la route vers différents marchés de Kinshasa, notamment celui de Kisenso Gare et de Matete, où ils seront exposés et vendus.
« À la rivière, nous faisons toujours attention à la qualité de l’eau et nous rinçons les légumes plusieurs fois pour enlever toute la poussière. C’est un travail que nous faisons avec cœur pour satisfaire nos clients», a expliqué Papa Jean Mukendi, un autre maraîcher qui exerce cette activité depuis plus de dix ans.
Si certains consommateurs continuent de penser que les maraîchers se contentent d’utiliser des eaux de caniveaux pour le lavage, ce reportage de terrain permet de démentir cette perception. La majorité des maraîchers rencontrés assurent que le recours à la rivière N’djili vise à garantir un nettoyage plus efficace, même si la qualité de cette eau mérite aussi des améliorations au regard des enjeux sanitaires.
« Nous entendons souvent les gens dire que nos légumes sont sales, mais ils ne savent pas les efforts que nous faisons pour les rendre propres avant de les vendre», a déploré Maman Julie, vendeuse au marché Matete.
En conclusion, les consommateurs qui hésitent encore à consommer des légumes par peur d’un mauvais lavage peuvent être rassurés quant aux efforts fournis par bon nombre de maraîchers pour assurer une certaine propreté avant la mise en vente. Cependant, aux maraîchers qui négligent encore cette étape cruciale, il est recommandé de revoir la façon dont les légumes sont traités et lavés afin de garantir la santé des clients et la réputation des marchés de Kinshasa.


