Matete/Kisenso : des maraîchères utilisent des produits chimiques sans en connaître les dangers

Au marché de Matete et Kisenso, dans la ville de Kinshasa, les étals  débordent de légumes verts soigneusement présentés comme les feuilles d’amarante, (bitekuteku), les feuilles de patate douce,l’oseille… Des produits très prisés par les ménagères kinoises. Mais derrière cette abondance, une réalité moins connue se cache. Il s’agit bien de l’usage répété de pesticides et d’engrais chimiques dans les petits jardins maraîchers.

La rédaction d’Agrimedia.cd, en échangeant avec plusieurs femmes maraîchères sur place, a constaté que ces produits sont devenus un recours courant pour accélérer la croissance des cultures et repousser les insectes nuisibles.

«Nous les achetons dans des boutiques ici à Matete. C’est ce qu’on nous propose pour que les légumes poussent vite», a expliqué une vendeuse.

Cependant, ces femmes reconnaissent qu’elles ignorent presque tout des effets secondaires de ces produits chimiques. À la question de savoir si elles connaissent les conséquences sur leur propre santé, sur celle des consommateurs ou sur l’environnement, plusieurs disent simplement « Non » car elles ne savent pas.

Les conséquences des pesticides

Les conséquences sont pourtant bien visibles. Plusieurs consommateurs rapportent que, désormais, les légumes se conservent très mal après cuisson. « Avant, quand on préparait des légumes, on pouvait les garder un ou deux jours sans qu’ils se gâtent. Aujourd’hui, dès le lendemain, ils sentent mauvais et pourrissent»,a déploré une cliente fidèle du marché. D’après elle, ce phénomène serait lié à l’usage excessif d’engrais chimiques et de pesticides, qui accélèrent certes la croissance, mais dégradent la qualité et la résistance naturelle des produits.

Cette méconnaissance est préoccupante. Certains pesticides peuvent causer des problèmes de santé sérieux notamment des allergies, intoxications, troubles respiratoires, voire cancers en cas d’exposition prolongée. L’usage abusif ou non contrôlé peut également appauvrir les sols, polluer les rivières ou affecter la biodiversité locale.

Pour la rédaction d’Agrimedia.cd l’agriculture urbaine, qui joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire de Kinshasa, mérite un meilleur encadrement. L’absence de formations, de contrôles stricts sur les produits vendus, et de sensibilisation à des méthodes alternatives comme les engrais organiques ou les extraits naturels laisse ces productrices dans une grande vulnérabilité.

Pour éviter que le remède ne devienne poison, il est temps que les autorités, les ONG agricoles et les techniciens du secteur interviennent. La formation des maraîchères, la régulation des ventes de produits chimiques et la promotion de l’agriculture écologique sont des priorités pour un avenir sain et durable.

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