Récemment nommée Première Ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka se retrouve confrontée à une série de défis majeurs. Parmi lesquels ceux du secteur agricole se distinguent comme étant des enjeux de première importance. Alors que la RDC possède un potentiel agricole immense, les défis structurels et systémiques entravent son développement et freinent la sécurité alimentaire ainsi que la prospérité économique. Voici un aperçu des principaux obstacles qui attendent la Première Ministre dans le secteur agricole.
1. Faible productivité agricole
La productivité agricole en RDC est bien en-deçà de son potentiel. Des pratiques agricoles traditionnelles, un accès limité aux intrants agricoles modernes, ainsi que des infrastructures de soutien inadéquates entravent la capacité du pays à produire suffisamment de nourriture pour sa population croissante. Pour y remédier, la Première Ministre devrait promouvoir des pratiques agricoles modernes et durables. Sans oubier l’utilisation d’engrais, de semences améliorées et de techniques d’irrigation. L’investissement dans la recherche agricole et le développement de programmes de formation pour les agriculteurs aideraient également à accroître la productivité.
2. Insécurité foncière
Les conflits fonciers et l’incertitude quant à la propriété des terres sont des problèmes persistants en RDC. L’insécurité foncière décourage les investissements agricoles à long terme et entrave le développement rural. Sur ce, la mise en place de politiques foncières claires et transparentes, garantissant les droits de propriété des petits exploitants agricoles, est essentielle. En outre, la création de mécanismes de résolution des conflits fonciers et l’octroi de titres de propriété sécurisés contribueront à renforcer la confiance des agriculteurs et à stimuler les investissements.
3. Infrastructures de transport et de stockage déficientes
Les infrastructures de transport et de stockage inadéquates entravent la commercialisation des produits agricoles et contribuent au gaspillage alimentaire. En effet, les routes en mauvais état et le manque d’installations de stockage adéquates rendent difficile l’accès des agriculteurs aux marchés et limitent leurs possibilités de vente. Il est donc important d’investir dans l’amélioration des infrastructures de transport. Par exemple, les routes rurales et les voies navigables intérieures, faciliteront le transfert des produits agricoles des zones de production vers les marchés. De plus, la construction d’installations de stockage modernes et la promotion de pratiques de conservation des aliments aideront à réduire les pertes post-récolte.
4. Vulnérabilité aux changements climatiques
Les changements climatiques, tels que les sécheresses et les inondations, ont des répercussions dévastatrices sur l’agriculture en RDC. Les dernières inondations dans la ville de Kinshasa en sont la preuve. Les agriculteurs sont confrontés à des conditions météorologiques imprévisibles qui compromettent la sécurité alimentaire et menacent leurs moyens de subsistance. La Première Ministre devrait s’assurer de la mise en œuvre de stratégies d’adaptation aux changements climatiques.
Par conséquent, l’introduction de cultures résistantes à la sécheresse et la promotion de pratiques agricoles adaptées au climat, est primordiale. Car, l’investissement dans des infrastructures de protection contre les inondations et la gestion durable des ressources naturelles aidera à atténuer les effets des changements climatiques sur l’agriculture.
En bref, le prochain gouvernement doit adopter des politiques et des mesures stratégiques visant à améliorer la productivité. Ce qui va renforcer la sécurité foncière, à moderniser les infrastructures et à s’adapter aux changements climatiques. Ainsi, le secteur agricole deviendra un moteur de croissance économique durable. De plus, il y aura amélioration des conditions de vie des populations rurales.