Dotée d’immenses étendues de terres arables, d’un climat favorable et d’une biodiversité exceptionnelle, la République Démocratique du Congo (RDC) dispose d’un potentiel agricole immense. Pourtant, ce géant vert peine à nourrir sa population et à développer une industrie agroalimentaire dynamique. Ce paradoxe est le fruit d’un ensemble de facteurs complexes, entrelacés et souvent négligés.
Dans le podcast de « Jambo Congo », Laurent, cofondateur de l’entreprise, met en lumière une situation paradoxale à laquelle la RDC est confronté : le manque de matières premières agricoles malgré un potentiel énorme en termes de production. Ce phénomène touche particulièrement l’industrie agroalimentaire, notamment les entreprises de transformation.
« Consommer congolais est un acte patriotique. » dit-il
Des infrastructures agricoles sont largement déficientes
Les routes, souvent impraticables, rendent difficile l’acheminement des produits des champs aux marchés. L’absence d’entrepôts frigorifiques entraîne des pertes post-récolte considérables, notamment pour les produits périssables. De plus, les systèmes d’irrigation sont sous-développés, rendant la production agricole dépendante des aléas climatiques.
Par ailleurs, les méthodes de production agricole restent traditionnelles dans de nombreuses régions. Le recours limité aux engrais, aux semences améliorées et aux techniques modernes de culture limite les rendements et la productivité. La fragmentation de la propriété foncière, avec de petites exploitations familiales, complique la mise en place de filières agricoles structurées et l’accès au crédit.
Les conflits armés qui ont secoué le pays pendant plusieurs décennies ont également laissé des séquelles durables sur le secteur agricole. Les déplacements de populations, la destruction des infrastructures et l’insécurité ont fragilisé les systèmes de production et entravé le développement rural.
Enfin, les politiques agricoles ont souvent été inconstantes et peu soutenantes. Le manque d’investissement public, l’absence de politiques de soutien aux prix et les difficultés d’accès aux marchés ont découragé les producteurs et limité leur capacité à investir.
Agir sur plusieurs fronts, les points à considérer :
Investir massivement dans les infrastructures : Réhabiliter les routes, construire des entrepôts frigorifiques, développer des systèmes d’irrigation…
Moderniser les techniques de production : Encourager l’utilisation d’engrais, de semences améliorées et de mécanisation agricole.
Soutenir les petits producteurs : Mettre en place des programmes de formation, faciliter l’accès au crédit et encourager la création de coopératives.
Développer les filières de transformation : Soutenir la création d’industries agroalimentaires locales pour valoriser la production agricole et créer de l’emploi.
Assurer la sécurité alimentaire : Mettre en place des politiques de sécurité alimentaire pour garantir l’accès de tous à une alimentation saine et suffisante.
En agissant de manière concertée et durable, il est possible de faire de la RDC un véritable grenier de l’Afrique, capable de nourrir sa population et de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale.
Ceci nous pousse à la question de savoir qui régule les prix des produits agricoles de base entre l’Etat, les producteurs, les acheteurs grossistes ou les revendeurs détaillants (les maman manœuvres) … ?