Lors de son discours sur l’état de la nation devant le Congrès réuni, le Président de la République Démocratique du Congo a souligné l’importance stratégique de l’agriculture dans le Plan National Stratégique de Développement (PNSD 2024-2028). Cette feuille de route vise à concrétiser la vision de développement du pays à l’horizon 2050, en exploitant les secteurs extractif et agricole pour bâtir une économie « diversifiée, inclusive et résiliente ».
Le Président a déclaré que l’agriculture est essentielle pour garantir la souveraineté alimentaire, réduire la pauvreté, créer des emplois et renforcer la stabilité macroéconomique.
« Malgré un potentiel considérable avec 80 millions d’hectares de terres arables, le pays importe pour plus de 3 milliards de dollars par an de produits alimentaires. Cette dépendance est attribuée à l’accès limité aux financements, aux intrants agricoles et à des infrastructures insuffisantes », aggravés par les conflits armés dans plusieurs régions du pays», a-t-il soulevé.
Pour inverser cette tendance, le Chef de l’État a annoncé des mesures concrètes dès 2024, notamment : La distribution de 350 tracteurs et de 1,5 million de matériels aratoires,5 millions de tonnes de semences et 37 millions de mètres-linéaires de boutures de manioc, 500 tonnes de fertilisants minéraux et 70 séchoirs à énergie solaire.
« Pour soutenir ces initiatives, des exonérations ont été accordées à plus de 200 entreprises pour l’importation des matériels agricoles. De plus, pour faciliter le travail des techniciens, des motos et vélos ont été remis afin d’assurer un meilleur encadrement des agriculteurs », a laissé entendre Félix Tshisekedi.
Le Président a également salué l’augmentation du budget alloué à l’agriculture à « plus de 11 % du budget national, conformément à la Loi de finances 2025 », un niveau qui dépasse l’objectif de l’accord de Maputo.
« Cet accroissement substantiel témoigne de notre engagement sans faille à créer les conditions nécessaires au développement de ce secteur stratégique pour notre souveraineté », a-t-il affirmé.
Enfin, il a rappelé le lancement du Programme de Transformation de l’Agriculture (PTA-RDC), financé à hauteur de 6,6 milliards de dollars sur dix ans par la Banque Africaine de Développement, et les actions soutenues par la Banque mondiale, comme la mise en place du Registre national des agriculteurs et d’un système d’assurance agricole.
Ces initiatives traduisent une volonté claire de « convertir nos richesses naturelles en prospérité durable » et de faire de l’agriculture « le levier d’une croissance inclusive et durable».