La République démocratique du Congo (RDC) fait face à un paradoxe économique préoccupant. Malgré la présence d’abondantes ressources agricoles, nous importons chaque année pour des milliards de dollars américains en produits agro-alimentaires. Cette situation a été récemment mise en lumière par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku. C’était lors d’un briefing presse conjoint avec le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya.
Mon analyse se penchera donc sur les implications de cette importation massive. Y compris les raisons derrière cette pratique, et les mesures envisagées pour inverser cette tendance.
Un constat alarmant : des milliards de dollars d’importations agro-alimentaires
Selon le ministre Julien Paluku, la RDC importe annuellement pour environ 7 milliards de dollars américains de produits. Avec près de 3 milliards de dollars américains en produits agro-alimentaires. Cette statistique alarmante a conduit le ministre à déplorer le fait que notre pays dépende autant des importations alimentaires malgré nos ressources nationales considérables.
Notre richesse agricole est inexploitée
En effet, la RDC dispose d’un potentiel agricole impressionnant, avec officiellement 120 millions d’hectares de terres agricoles, dont 80 millions d’hectares de terres arables. Cependant, nous ne parvenons pas à exploiter pleinement ce potentiel. Pourtant, suffisant pour subvenir aux besoins alimentaires de la population congolaise, estimée à plus de 100 millions d’habitants. Ce contraste entre la richesse des ressources agricoles et la dépendance aux importations soulève des questions cruciales sur les raisons sous-jacentes à cette situation.
Les causes de l’importation massive
Il faut dire que plusieurs facteurs expliquent cette tendance à l’importation massive de produits agro-alimentaires en RDC. Tout d’abord, le secteur agricole du pays est confronté à divers défis, notamment l’insuffisance d’infrastructures, le manque d’accès aux marchés, la fragmentation des terres, et la faiblesse des incitations pour les agriculteurs. De plus, la RDC a connu des décennies de conflits et d’instabilité politique. Cela a nui au développement de l’agriculture et à la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement fiable pour la production alimentaire.
Le rôle du Cadastre agricole dans le renversement de la tendance
Pour remédier à cette situation, le gouvernement congolais envisage de mettre en place un Cadastre agricole, similaire au Cadastre minier. Bien entendu, afin d’identifier les terres arables et d’inverser cette tendance d’importation. Le Cadastre agricole permettrait de cartographier et de gérer de manière plus efficace les terres agricoles du pays. Aidant ainsi les investisseurs et les agriculteurs à localiser les zones disponibles pour l’agriculture. Il fournirait également des informations cruciales sur la localisation des terres arables et irrigables. Ce qui favoriserait le développement de projets agricoles à grande échelle.
D’une part, cette initiative pourrait ouvrir la voie à une meilleure utilisation des vastes étendues de terres arables et irrigables de la RDC. Par conséquent, la RDC va devenir plus autonome sur le plan alimentaire et réduira sa dépendance aux importations coûteuses. D’autre part, il est impératif que ce projet soit mis en œuvre avec succès. Et ce, en collaboration avec les acteurs du secteur agricole, les investisseurs et les agriculteurs locaux.
Amélioration de la sécurité alimentaire en RDC
L’importation massive de produits agro-alimentaires en RDC est un défi économique majeur. Qui d’ailleurs contraste avec les vastes ressources agricoles dont dispose le pays. La mise en place d’un Cadastre agricole est une étape prometteuse pour renverser cette tendance. Notamment, pour exploiter pleinement le potentiel agricole de la RDC. En transformant ces ressources inexploitées en opportunités pour le développement de l’agriculture locale, la RDC va améliorer sa sécurité alimentaire.
D’où, nous allons stimuler la croissance économique et réduire notre dépendance aux importations coûteuses. Il donc est crucial que cette initiative soit mise en œuvre efficacement pour que la RDC puisse enfin réaliser son potentiel agricole.